Histoires et légendes

L’église

L'église

C’est Céneri, alors cardinal de Rome, diacre et prédicateur qui, vers 669, entreprend de faire construire un premier édifice en bois qu’il dédit à saint Martin. Elle est achevée vers 670 et prend le nom de Saint-Martin du Mont Rocheux. C’est dans cette église qu’est à l’origine enterré Céneri. Le tombeau engendrant des miracles l’église prend bientôt le nom de son fondateur, auquel le peuple décerne le titre de saint. Ce nom devient celui du village groupé autour de l’abbaye bénédictine qui entoure l’église.
Deux siècles plus tard, les Normands font des incursions dans la région et détruisent l’église originaire.
Pendant longtemps il n’y eu plus d’église à Saint-Céneri. C’est en 1089 que la construction de l’église actuelle est entreprise. Elle est terminée en 1125 mais subira plusieurs modifications et restaurations jusqu’au début du XXe siècle.
A l’intérieur de l’église, on remarque tout d’abord le contraste entre les murs de la nef et ceux du chœur recouverts de peintures murales des 14 ème et 15ème siècles mais dont on peut penser que les plus anciennes remontent jusqu’au 12ème siècle. Ces fresques, recouvertes en 1650 sous un badigeon de plâtre et de chaux furent à nouveau mises à jour à la fin du XIXe siècle puis restaurées. Des motifs floraux, étoilés et géométriques côtoient divers personnages dont une remarquable vierge étendant son manteau bleu au-dessus d’un groupe d’hommes et de femmes rassemblés.
Une magnifique charpente en châtaigner orne la nef et le chœur de l’église, celle du chœur étant recouverte de dessins polychromes.
C’est en 1886 que l’église fut classée monument historique.

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Le miracle des abeilles et des chevaux.

Au 9eme siècle le Roi de France souhaitant protéger la région contre les Normands occupe avec une armée importante une place forte proche de l’abbaye de Saint-Ceneri. Des soldats français se livrent à des excès autour de l’église qui abrite le tombeau de saint Ceneri. Sont-ils victime d’une punition divine ? Ils sont en effet assaillis par un essaim d’abeilles. Pour leur échapper, les soldats se jettent dans la rivière du haut des rochers et se noient. Aujourd’hui encore un nid d’abeilles veille sur l’église.

Un an après le «  oracle des abeilles » alors qu’ on célèbre l’anniversaire de la mort du saint, deux chevaliers attachent leurs chevaux à la porte de l’église. Sacrilège ? Piqués par les abeilles, les chevaux rompent leurs liens et se précipitent dans le vide. Miracle! Ils échappent à la noyade. Le peuple ayant assisté au prodige loue la toute puissance divine.


L’église

C’est Céneri, alors cardinal de Rome, diacre et prédicateur qui, vers 669, entreprend de faire construire un premier édifice en bois qu’il dédit à saint Martin. Elle est achevée vers 670 et prend le nom de Saint-Martin du Mont Rocheux. C’est dans cette église qu’est à l’origine enterré Céneri. Le tombeau engendrant des miracles l’église prend bientôt le nom de son fondateur, auquel le peuple décerne le titre de saint. Ce nom devient celui du village groupé autour de l’abbaye bénédictine qui entoure l’église.
Deux siècles plus tard, les Normands font des incursions dans la région et détruisent l’église originaire.
Pendant longtemps il n’y eu plus d’église à Saint-Céneri. C’est en 1089 que la construction de l’église actuelle est entreprise. Elle est terminée en 1125 mais subira plusieurs modifications et restaurations jusqu’au début du XXe siècle.
A l’intérieur de l’église, on remarque tout d’abord le contraste entre les murs de la nef et ceux du chœur recouverts de peintures murales des 14 ème et 15ème siècles mais dont on peut penser que les plus anciennes remontent jusqu’au 12ème siècle. Ces fresques, recouvertes en 1650 sous un badigeon de plâtre et de chaux furent à nouveau mises à jour à la fin du XIXe siècle puis restaurées. Des motifs floraux, étoilés et géométriques côtoient divers personnages dont une remarquable vierge étendant son manteau bleu au-dessus d’un groupe d’hommes et de femmes rassemblés.
Une magnifique charpente en châtaigner orne la nef et le chœur de l’église, celle du chœur étant recouverte de dessins polychromes.
C’est en 1886 que l’église fut classée monument historique.

La chapelle a été construite vers la fin du 14ème siècle ou au tout début du 15ème à l’emplacement où, dit-on, saint Céneri aurait construit son abri. De style gothique, elle occupe la pointe de la presqu’île en bordure de la Sarthe.

Sa belle charpente en coque renversée est en châtaigner, bois imputrescible et répulsif des araignées et autre parasites.

La chapelle abrite un tableau anonyme représentant saint Céneri en prières et deux statues. L’une de saint Jacques de Compostelle a été amputée, lors de la Révolution, de la main portant son coquillage. L’autre figure saint Céneri à laquelle une tradition reste attachée : les jeunes filles souhaitant se marier sont invitées à piquer une aiguille dans la robe du saint ; si l’aiguille reste plantée dans la pierre, leur vœu sera exhaussé dans l’année.

Au sol, une pierre de granit, qui serait un menhir couché, aurait servi de couche à saint Céneri. Deux traditions y sont également liées : les enfants souffrant d’incontinence pourraient s’y allonger pour être guéris et s’allonger sur la pierre favoriserait la grossesse des jeunes femmes désirant enfanter.

En 2007, quatre vitraux polychromes réalisés par Cathy Van Hollebeke ont été installés. Ils évoquent la rivière qui enlace le pré, le coteau feuillu, et la lumière. Les couleurs sont en osmoses avec les quatre éléments qui entourent la chapelle.

 

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La fontaine miraculeuse

La fontaine miraculeuse

La Fontaine, sur l’autre rive de la Sarthe, noyée dans la verdure, face à la chapelle, fut construite à l’endroit ou jaillit la source qui étancha la soif de saint Céneri et de son disciple.

D’après la légende, son eau aurait des propriétés curatives, elle soignerait dit-on certaines maladies des yeux.


Le château

En 1040, le comte de Mayenne, féal du comte d’Artois fait construire un château fort à Saint-Céneri et en confia la garde à Guillaume Giroie.

Hormis une courte période (1062-1088) qui verra la domination des Montgomery-Bellème féaux du duc de Normandie, les Giroie régneront ici pendant 250 ans.
Leur nom subsiste dans celui du village, Saint-Céneri-le-Gérei.

Pendant prés d’un siècle, du fait de la rivalité qui oppose les Giroie aux Bellème, le château subit de nombreux sièges rappelés par une pierre commémorative.

En 1346, débute la Guerre de Cent Ans. En septembre 1417 Saint-Céneri tombe aux mains des Anglais. Un gentilhomme va jouer un rôle important : Ambroise de Loré, capitaine du comte d’Armagnac, fidèle au Roi de France.

Loré participe a de nombreux coups de main contre les Anglais dans l’Alençonnais.

En 1429, Saint-Céneri est repris aux Anglais par Jean Armange, lieutenant de Loré. Celui-ci rejoint Armange dans Saint-Céneri.

En 1430, une forte armée anglaise assiège le château. Loré, par un souterrain partant d’un puits, quitte la place pour chercher des renforts. A l’arrivée de ceux ci les Anglais lèvent le siège. Le château de Saint-Céneri sera encore victorieusement défendu en 1432 et 1433 avant d’être pris et détruit par les Anglais en 1434.


L’Auberge Moisy

L’auberge des soeurs Moisy

A l’instar de Pont Aven et Barbizon, l’auberge des soeurs Moisy était un des lieux de rassemblement de nombreux peintres de renom qui, à la fin du XIXe, venaient trouver leur inspiration dans les alpes mancelles. Ce lieu a été le témoin des relations entre la peinture et les paysages du village de Saint-Céneri-le-Gérei. La salle « des décapités » en témoigne :

« Quant aux jours de pluies, où l’on ne pouvait travailler dehors, on peignait sur les murs de l’auberge. Le soir, à la veillée, dans la salle du premier  étage, où nous prenions nos repas, grâce à la lueur d’une bougie, on dessinait sur les murs les profils des personnes présentes au fusain. C’est pour cette raison que cette salle, toujours visible, s’appelle la salle des décapités. A la nuit tombante, celui dont on voulait reproduire le profil se plaquait près du mur blanchi à la chaux ; l’un d’entre nous tenait une bougie à distance voulue pour que l’ombre portée fût de la grandeur du modèle. Un des peintres, pendant ce temps, traçait au fusain le contour de cette ombre et l’on passait l’intérieur en noir. C’est ainsi que, depuis lors, j’ai pu reconnaître, par delà le demi-siècle qui s’est hélas écoulé, les profils de beaucoup d’artistes et d’amis qui ne sont plus. Mon profil d’enfant s’y trouve à deux reprises ».

Fils de Mary Renard, Pierre Renard évoque ainsi l’Auberge des sœurs Moisy qui a fermé ses portes en 1908 et abrite aujourd’hui visites et expositions.

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Le Renouveau

La création en 1953 de l’Association des Amis de Saint-Céneri marque le début du renouveau.

Grâce à son action, la digue de la Bataille et les vannages sont réparés et la Sarthe retrouve son niveau normal, la Fontaine et la Chapelle sont remises en état.

En 1955, l’Association intervient auprès des Préfets de l’Orne et de la Sarthe auxquels ils proposent que le pont retrouve son aspect originel. Elle intervient encore auprès des services compétents en vue de la restauration de l’église et des travaux sont entrepris dès 1960.

A partir de 1973 de nombreux travaux sont entrepris par la municipalité : illumination de l’église, création d’un parking, extension de l’éclairage public. A cette occasion les ligne électriques sont enterrées.

En 1988 le centre du bourg est définitivement libéré de tous câbles aériens disgracieux.

Au cours de cette période la vie artistique a repris un nouvel essor, la rencontre des peintres rassemble de multiples artistes qui exposent au printemps dans les maisons particulières du villages, des concerts sont organisés chaque été dans le cadre de Saint-Scène, plusieurs ateliers d’artistes se sont créés et à ce jour quatre restaurants et bars sont ouverts en permanence.

Saint-Céneri-le-Gérei mérite bien de faire partie des Plus Beaux Villages de France.


Le saint

Céneri naquit à Spolète en Ombrie entre 620 et 625.
Très jeune, accompagné de son frère Cénéré, il part à Rome au service du pape et entre dans l’ordre des bénédictins. Cinq ans plus tard, une vision lui ordonne de partir à l’ouest. Les deux frères franchissent les Alpes et, vers 659, arrivent à Saulges dans le diocèse du Mans.
Céneri laisse son frère à Saulges et part, accompagné du jeune Flavard.

Un jour d’été 689, les deux voyageurs arrivent au bord d’une jolie rivière contournant un promontoire rocheux. Ils sont épuisés et ont soif, Céneri prie. Miracle, une source jaillit !
Depuis, cette source miraculeuse n’a jamais cessé de couler, elle a été aménagée en fontaine.

Les deux voyageurs veulent traverser la rivière, mais celle-ci est en crue. A nouveau Céneri prie et les flots de la Sarthe s’arrêtent de couler, Céneri et Flavard traversent à pied. Flavard ému laisse tomber le livre de prière de Céneri, les eaux le recouvrent. Le livre sera retrouvé intact plusieurs années après.

Céneri se plaît dans cette boucle de la Sarthe, il y construit une hutte de branchages. Au 15ème siècle la Chapelle du Petit Saint-Céneri sera semble-t-il reconstruite au même emplacement.

La réputation de sainteté de Céneri grandit, des disciples le rejoignent. Une communauté est fondée qui comptera bientôt 140 moines bénédictins. De nombreux pèlerins affluent.
En 669, Céneri entreprend la construction d’une église en bois au sommet du promontoire rocheux.

Il meurt le 7 mai 670 avant l’achèvement de l’église qui, selon son vœu, prend le nom de Saint Martin du Mont Rocheux. Il y sera enterré.


Les différentes étapes de l’histoire de Saint Ceneri

Six grandes étapes marquent l’histoire de Saint-Céneri-le-Gérei.

Au 7ème siècle, l’arrivée du saint et par la suite la fondation de l’abbaye.
Aux 11ème et 12ème siècles la construction de l’église actuelle ainsi que du château, lieu de violents combats durant la guerre de Cent Ans.
Une période de transition suit au cours de laquelle les seuls faits marquants seront liés à la Révolution.

La fin du 19ème siècle voit l’arrivée des peintres et la formidable activité artistique qui en découle.
Enfin, depuis les années 1950-1960, le renouveau du village avec son ouverture au tourisme et la prise de conscience de la richesse de son patrimoine


Les peintres

Les peintres de Saint Céneri

En 1843, la commune compte 308 habitants.

De cette époque date l’ouverture du village aux peintres même si dès le 12ème siècle, des artistes avaient œuvré à Saint-Céneri, les peintures murales de l’Eglise d’inspiration essentiellement religieuse, en portant témoignage.

Ce n’est qu’au 19ème siècle que la beauté des paysages, la qualité de la lumière inspirent les artistes.

Ont fréquenté Saint-Céneri, ou y sont passés Corot, Courbet, Harpignies, Cogniet, les frères Veillon, Mary Renard, Paul Saïn parmi beaucoup d’autres.

La plupart se retrouvaient à l’Auberge Moisy ou à l’Auberge Legangneux aujourd’hui Auberge des Peintres. Les jours de pluie, ils peignaient sur les murs. Plusieurs salles de l’Auberge des peintres sont ainsi décorées de tableaux parfaitement conservés qui mériteraient d’être admirés.

Le soir à la veillée, sur les murs de la salle de l’Auberge Moisy, à la lueur d’une bougie, ils dessinaient au fusain le profil des convives : c’est la Salle des Décapités.

Cette activité artistique intense a duré plus d’un demi siècle. Elle prend fin à la veille de la 1ère guerre mondiale pour renaître actuellement ; en effet les nombreux artistes qui se sont installés depuis plusieurs années et la Rencontre Annuelle des Peintres font renaître l’âme artistique du village.